On voulait un week-end dépaysant sans faire 3h de route. Un endroit où les enfants puissent apprendre, s’émerveiller, courir, et rigoler. Et on a trouvé : Provins, en Seine-et-Marne.
Une ville médiévale vivante, à taille humaine, à 1h30 de Paris, parfaite pour les familles. On y a passé deux jours en juin, avec nos enfants de 7 et 10 ans, et on est revenus reposés, nourris (dans tous les sens du terme) et un peu émerveillés.
Voici notre retour d’expérience, version guide concret.
Sommaire
Pourquoi visiter Provins en famille ?
✔️ Une destination dépaysante, sans faire trop de route
✔️ Une ville médiévale vivante, animée toute l’année
✔️ Des activités pensées pour les enfants : spectacles, visites, balades
✔️ Un excellent rapport qualité/prix avec le Pass Famille Provins
✔️ L’occasion parfaite d’aborder l’histoire autrement, en s’amusant
Que faire à Provins le temps d’un week-end ?
On est arrivés à 9h30 à Provins, garés au parking Villecran (4 €/jour), juste à côté de la ville haute. Parfait pour laisser la voiture et faire tout à pied.
Première étape : l’Office de Tourisme, où on a retiré notre Pass Famille (super pratique, valable pour presque tous les monuments et avec des réductions sur les spectacles). On en a profité pour réserver directement la visite guidée des souterrains
Jour 1 – Samedi : Souterrains, spectacles et ruelles pavées
Heure | Activités |
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10h30 | Visite guidée des souterrains de Provins (45 min – fascinant et immersif) |
11h30 | Montée par la rue Saint-Jean jusqu’à la place du Châtel |
11h45 | Visite de la Grange aux Dîmes (scénographie + audioguide, très accessible avec enfants) |
12h30 | Déjeuner chez Mamy XXX – galettes en terrasse, option rapide et locale |
14h30 | Spectacle Les Aigles des Remparts – fauconnerie en pleine nature |
15h45 | Spectacle La Légende des Chevaliers – cascades, chevaux, humour médiéval |
17h30 | Retour au Airbnb – pause bien méritée |
19h00 | Balade libre dans la ville haute – ambiance médiévale au coucher du soleil |
Jour 2 – Dimanche à Provins en famille
Heure | Activité |
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10h00 | Visite de l’Église et du Prieuré Saint-Ayoul (entrée libre, calme et inspirant) |
11h00 | Découverte de la Collégiale Saint-Quiriace (grande nef, vue sur les toits de Provins) |
11h45 | Passage au Musée de Provins (petit musée accessible, idéal avec enfants curieux) |
12h30 | Pause déjeuner – Paninis & glaces sur la Place du Châtel (ou pique-nique selon météo) |
14h00 | Option détente : Petit train touristique (boucle ludique pour reposer les petites jambes) |
15h00 | Visite de la Roseraie de Provins – parfums, parcours ombragé, aire de jeux, vue sur les remparts |
16h30 | Option : détour à la ferme pédagogique de Saint-Hilliers (animaux, animations, contact nature) |
Ps : À savoir : bien que nous n’ayons pas emprunté ce circuit, la pancarte pourrait vous aider à programmer votre journée comme vous le souhaitez et éviter les allers-retours inutiles.
La cité médiévale de Provins
« Maman, c’est un vrai château là-bas ? » demande mon fils de 7 ans, nez collé à la vitre de la voiture, tandis qu’apparaissent les tours fortifiées de Provins. À seulement 1h de route de Paris, nous voilà transportés au Moyen Âge : ruelles pavées, remparts majestueux et ambiance de foire médiévale. Pour notre week-end à Provins en famille, nous avions promis à nos deux enfants (7 et 10 ans) une aventure hors du temps, et dès notre arrivée, la magie opère. Classée au Patrimoine Mondial de l’UNESCO depuis 2001, Provins est la seule cité marchande médiévale préservée issue des célèbres foires de Champagne des 12ᵉ-13ᵉ siècles. Les enfants écarquillent les yeux en apercevant la silhouette imposante de la Tour César et le grand dôme de la collégiale Saint-Quiriace qui dominent la ville (on les voit de loin, et l’excitation monte !).
Vue sur la Tour César et la collégiale Saint-Quiriace de Provins, symboles de la cité médiévale.
Dès les premiers pas, on ressent une ambiance chaleureuse et vivante. Au programme de notre séjour : visites ludiques et spectacles historiques, mais aussi quelques pauses gourmandes, car Provins régale autant les papilles que les pupilles (on évoquera plus loin les niflettes et autres douceurs à la rose !).
Plongée dans l’histoire : Provins, cité des foires de Champagne
Pour bien commencer, un peu d’histoire racontée aux enfants (de manière simple) nous aide à apprécier ce que l’on voit. Saviez-vous que Provins fut, au XIIᵉ siècle, l’une des capitales du commerce en Europe ? Sous l’égide des comtes de Champagne, la ville accueillait les foires de Champagne, d’immenses marchés internationaux qui attiraient marchands italiens, flamands, et bien d’autres. On y vendait draps de laine, épices, soieries, et même la rose de Provins (qui deviendra célèbre par la suite). Provins frappait sa propre monnaie, le denier provinois, gage de son importance économique à l’époque. Ces foires se tenaient deux fois par an dans la ville haute (foires de mai et de la Saint-Martin en novembre) et une foire en automne dans la ville basse.
La richesse de Provins à l’époque médiévale se voit encore aujourd’hui : plus de 50 monuments historiques parsèment la cité. Les larges rues rectilignes que nous empruntons dans la ville haute ont été conçues pour laisser passer charrettes et étals de marchands. Nous remarquons aussi de vieilles maisons de pierre à plusieurs niveaux : au Moyen Âge, le rez-de-chaussée voûté servait d’entrepôt, l’étage de boutique et le dernier niveau de logis. On aura l’occasion d’en visiter une, la Grange aux Dîmes, transformée en musée vivant.
Autre fait marquant que nous racontons aux enfants pour piquer leur curiosité : c’est suite à la découverte des reliques de Saint Ayoul (un saint local) vers l’an mil que Provins devint un lieu de pèlerinage important, nécessitant la création d’un grand prieuré et… donnant naissance aux foires pour ravitailler les pèlerins. Le prieuré Saint-Ayoul, que l’on visitera, est donc considéré comme le berceau de ces foires légendaires.
Et c’est pour protéger cette prospérité que les comtes de Champagne ont érigé de puissants remparts longs de 5 km au XIIIᵉ siècle (2 km subsistent aujourd’hui). Marcher au pied de ces murailles en famille, c’est vraiment marcher sur les traces des marchands et des chevaliers d’il y a 800 ans.
Enfin, petite anecdote héroïque à glisser aux enfants quand on passe devant la collégiale : Jeanne d’Arc elle-même est venue à Provins ! En 1429, elle accompagna le roi Charles VII pour une messe à Saint-Quiriace. De quoi renforcer l’aura chevaleresque des lieux dans l’imaginaire de nos petits. Provins n’est pas qu’un décor figé : c’est un livre d’histoire vivant, qui fait fonctionner l’imagination de toute la famille.
Les souterrains mystérieux : une aventure guidée sous la ville
À 10h30, on a plongé (littéralement) dans l’univers médiéval avec la visite des souterrains de Provins. C’est une expérience immersive, un peu mystérieuse, qui a captivé petits et grands.
Visiter Provins en famille ne serait pas complet sans une expérience originale qui a particulièrement intrigué nos enfants : les souterrains de Provins.
Munis de nos billets Pass Provins, nous rejoignons un petit groupe à l’entrée, rue Saint-Thibault. Dès qu’on descend sous terre, le contraste de température saisit, il fait constamment 13°C dans ces galeries (prévoyez un petit gilet même en été, comme le conseille l’office de tourisme). L’ambiance est fraîche, un brin mystérieuse… Parfait pour captiver les enfants qui ouvrent grands leurs yeux dans la pénombre éclairée par quelques lampes.
Notre guide, passionné, nous explique d’emblée que ces souterrains cachent bien des secrets. “À quoi ça servait ?”demande un enfant du groupe. Justement, peu de documents anciens le mentionnent, donc place aux hypothèses. Première fonction probable : carrières d’où l’on extrayait la fameuse terre à foulon, une argile servant à dégraisser la laine. Comme par hasard, Provins étant un grand centre du drap de laine médiéval, on avait besoin de tonnes de cette argile pour les foulons. On marche donc dans d’anciennes carrières creusées il y a des siècles. Les parois en craie blanche reflètent notre lumière, et on imagine les carriers au travail.
Ensuite, une fois les cavités creusées, la population leur a trouvé d’autres usages ingénieux : caches secrètes, entrepôts pendant les foires de Champagne, lieux de culte discrets… voire repaire de sociétés secrètes ! Des graffitis mystérieux sur les murs laissent penser que les franc-maçons y tenaient réunion bien plus tard. Les enfants adorent l’idée qu’il y a peut-être eu des “trésors cachés” ici ou des réunions secrètes. Le guide nous montre des marques gravées : symboles, dates, dessins laissés par le temps.
L’un ressemble vaguement à un compas de maçonnerie… Frissons garantis en imaginant ces couloirs utilisés la nuit.
La visite est très bien rythmée, environ 45 minutes, et accessible même aux plus jeunes (juste prévoir de porter les tout-petits car le sol est inégal par endroits). On n’explore qu’une infime partie du réseau , es galeries s’étendent sur des kilomètres sous la ville, mais il serait trop facile de s’y perdre sans guide. Nos deux enfants restent bien accrochés à nous lorsqu’il faut passer dans un étroit couloir ou baisser la tête sous une voûte basse. Ils retiennent surtout l’idée des cachettes à l’époque des foires : imaginer les marchands entreposer ici des marchandises précieuses pour les mettre à l’abri des voleurs (ou pour esquiver quelques taxes ?).
Voilà de quoi nourrir l’imaginaire des enfants pour le reste de la journée !
En remontant à la surface, on est montés à pied par la rue Saint-Jean jusqu’à la place du Châtel, avec ses maisons à colombages et ses terrasses ensoleillées.

La Grange aux Dîmes : plongée dans la vie des marchands médiévaux
À 11h45, on a visité la Grange aux Dîmes. Très bonne surprise : les enfants ont accroché grâce à la scénographie vivante et aux audioguides. On y découvre le fonctionnement des foires médiévales, les métiers de l’époque… et même des mannequins en costume.
Installée dans une superbe maison de pierre du XIIIᵉ siècle, c’est un musée vivant consacré aux métiers et scènes de vie médiévales.
On remet nos audioguides (fournis à l’accueil en échange d’une pièce d’identité) et c’est parti pour un parcours animé à l’intérieur de cette ancienne halle.
Dès l’entrée, nous sommes accueillis par des personnages en costumes… figés ! En fait, tout au long du parcours, des mannequins très réalistes représentent les marchands et artisans d’autrefois, dans des décors reconstitués. Les enfants adorent se faufiler d’une scène à l’autre, pendant que l’audioguide nous raconte, voix de conteur à l’appui, ce qui se passe. On croise ainsi un marchand italien avec ses étoffes, un marchand de drap de Provins, un changeur d’argent (banquier avant l’heure qui convertissait les devises des marchands étrangers, car les foires brassaient des monnaies de toute l’Europe), un écrivain public en pleine rédaction, un potier à son tour, un tailleur de pierre, un fabricant de parchemin… la liste est longue !.
Chaque saynète est accompagnée d’explications simples sur le métier, son importance à l’époque et parfois des petites anecdotes. C’est vivant, interactif (les audioguides invitent même les enfants à chercher certains détails dans les décors, comme un jeu de piste).
On réalise à quel point Provins était une ville cosmopolite et animée. La Grange aux Dîmes elle-même a son histoire : cette grande maison à trois niveaux est typique des habitations de marchands du Moyen Âge. Le rez-de-chaussée voûté, que nous admirons avec ses piliers et chapiteaux feuillagés, servait d’entrepôt. Au premier étage (aujourd’hui disparu), c’était l’échoppe, et au dernier, le logis.
On apprend qu’en 1223, des marchands toulousains louaient cette bâtisse pour leurs affaires. Plus tard, au XVIᵉ siècle, elle servit de grange pour stocker la dîme (l’impôt en nature sur les récoltes), d’où son nom actuel. Se tenir dans cette cave voûtée, c’est un peu se tenir dans les pas des négociants d’il y a 800 ans.
La diversité des métiers présentés est un vrai plus – cela complète bien l’histoire des foires qu’on avait racontée plus tôt.
La visite dure environ 30-40 minutes, ce qui correspond pile à la capacité d’attention de nos loulous avant de vouloir bouger. En sortant, nous faisons un petit quiz en famille pour voir ce qu’ils ont retenu (saviez-vous par exemple que les étoffes de Provins étaient si réputées qu’on en parle dans des textes médiévaux ? Ou que pour payer un achat à la foire, on passait souvent par le changeur car seule la monnaie de Provins était acceptée).
Bref, un musée intelligent et convivial, à faire absolument en famille.
Nos petits explorateurs en redemandent, mais la faim commence à se faire sentir… Une pause s’impose avant la suite des découvertes.
Pause déjeuner chez Mammy gâteau à la place chatel
On a ensuite déjeuné dans un petit resto local (chez Mamy gâteau, trouvé sur la place) : galettes salées à l’intérieur, service rapide et plats simples. Alors, les galettes, on va être honnêtes : c’était pas la révélation du siècle. Loin de là les meilleures qu’on ait goûtées ! Mais pour une pause midi rapide et sans chichis, ça a fait le job.
Spectacle « Les Aigles des Remparts » : frissons de fauconnerie équestre
L’après-midi, place au spectacle : à 14h30, direction Les Aigles des Remparts. Une démonstration de fauconnerie impressionnante, dans un cadre naturel superbe.
Provins en famille, c’est aussi profiter des spectacles médiévaux qui font la renommée de la cité. L’un des moments forts de notre week-end fut sans conteste le spectacle « Les Aigles des Remparts », une démonstration de fauconnerie équestre en plein air qui a émerveillé petits et grands.
C’était juste magnifique ! Nous avons consacré un article complet à découvrir ici : le spectacle « Les Aigles des Remparts
« La Légende des Chevaliers » : un show épique qui fait rêver les enfants
Juste après, à 15h45, on enchaîne avec La Légende des Chevaliers. Cascades à cheval, humour médiéval, un vrai show à l’ancienne, qui plaît à tous les âges.
Si vous cherchez un spectacle qui en met plein la vue et divertit petits et grands, ne cherchez plus ! Équestrio : La Légende des Chevaliers est tout simplement incroyable et super divertissant. Quel dynamisme sur scène !
Les acteurs se donnent à fond, offrant une performance époustouflante pleine d’énergie et de passion. Un grand merci à toute l’équipe pour ce moment magique !
Le show est vraiment varié, captivant du début à la fin, et regorge de moments mémorables. Si vous êtes de passage à Provins, c’est un rendez-vous à ne pas manquer !
Nous avons d’ailleurs consacré un article complet à ce spectacle que vous pourrez retrouver [ici – insérer le lien de votre article dédié].
Où se loger à provins :
Pour cette escapade, on a préféré miser sur un Airbnb, et voici pourquoi. L’idée de dormir en deux chambres séparées ne nous enchantait pas, et soyons honnêtes, les chambres d’hôtes, même si c’est charmant, c’est pas trop notre truc quand on cherche un peu plus de liberté et d’autonomie.
Par contre, petit conseil : si vous optez pour un Airbnb ou même un gîte à Provins, ne traînez pas ! Les options sont pas super nombreuses et ça part comme des petits pains, alors pensez à réserver très vite.
Vers 17h30, on était de retour à notre Airbnb pour une pause bien méritée. Et là, le spectacle continue, mais en mode « maison » ! Les enfants ont rejoué les combats de chevaliers, mimant les scènes (heureusement sans épées, on est d’accord ! 😉).
On a clôturé cette belle journée par une balade libre dans les ruelles de la ville haute, avec le soleil qui déclinait doucement. L’ambiance était juste magique, un vrai moment hors du temps.
Après une bonne nuit dans notre Airbnb situé en plein cœur de la ville haute, on commence la journée en douceur. L’avantage de loger sur place, c’est qu’on peut tout faire à pied.
Prieuré Saint-Ayoul : aux origines des foires et pèlerinages
Moins connu que les monuments de la ville haute, ce prieuré mérite pourtant le détour, surtout si vous aimez l’histoire car il est le berceau de Provins tel qu’on le connaît. C’est ici, autour de l’église Saint-Ayoul, qu’ont afflué les premiers pèlerins au XIᵉ siècle lorsqu’on y découvrit des reliques miraculeuses, déclenchant la création des fameuses foires pour les accueillir. Autrement dit, sans Saint-Ayoul, Provins n’aurait peut-être jamais connu son âge d’or des foires de Champagne !
Le prieuré, après 15 ans de restauration, a rouvert il y a peu et propose une visite audioguidée de 45 minutes. Cela peut sembler un peu pointu pour des enfants, mais nos deux curieux ont apprécié plus qu’on ne le pensait, sans doute aidés par les légendes autour de Saint Ayoul. Nous entrons par une jolie cour des Bénédictins. L’église attenant au prieuré se dresse fièrement : sa façade mêle roman et gothique, et à l’intérieur on peut voir une crypte où auraient reposé les reliques. On raconte qu’au XIᵉ siècle, cette église était le premier lieu d’échanges commerciaux : les marchands installaient leurs étals sur le parvis pour approvisionner les foules venues prier, ce qui a donné l’idée aux comtes de formaliser de grandes foires régulières.
L’audioguide (assez bien fait, concis) nous fait revivre les grandes étapes du prieuré : sa fondation vers l’an mil, les incendies et reconstructions, sa décadence à la Révolution (il servit même de… fabrique de salpêtre !), puis son rachat par la ville en 2003 et la restauration récente. Visuellement, le clou de la visite est le cloître reconstitué et surtout les salles voûtées qui accueillent aujourd’hui une exposition muséale. On peut y voir des fragments de sculptures, des objets d’art sacré, et même les vestiges d’une fresque médiévale redécouverte sous des enduits. Les enfants ont été intrigués par un détail amusant : dans une des salles, le sol en verre permet d’apercevoir un puits très profond utilisé autrefois par les moines. Effet waouh garanti quand ils comprennent qu’on marche au-dessus du vide (solide évidemment, mais impressionnant visuellement) !
Le prieuré Saint-Ayoul étant moins interactif que les autres visites, nous avons fait en sorte de capter l’attention des enfants en leur confiant chacun une petite “mission” : repérer, par exemple, un motif d’animal sculpté sur un chapiteau, ou compter le nombre d’arcades du cloître. Cela a bien fonctionné.
En sortant, on se trouve juste à côté de l’église Saint-Ayoul, qui elle aussi mérite un coup d’œil rapide pour ses vitraux et son portail sculpté. Ce quartier de la ville basse est plus calme, mais on réalise que c’est de là que tout est parti. Une leçon d’histoire grandeur nature. À faire si vous avez un peu de temps et des enfants déjà sensibilisés à l’histoire (ou bien pour les initier en douceur, la visite étant tout de même assez courte et agréable).
La Tour César : un donjon qui transporte petits et grands au Moyen Âge
Impossible de la manquer, elle domine la ville haute sur son promontoire. “On va monter tout en haut ?” demande notre plus jeune, un brin intimidé par cette massive tour octogonale flanquée de tourelles.
Ce donjon du XIIᵉ siècle, symbole de la puissance des comtes de Champagne, servait autrefois de tour de guet, de refuge et même de prison. Son surnom à l’époque était la “Grosse Tour” – et en effet, elle en impose ! Nous grimpons les marches usées en tenant bien les petites mains. À l’intérieur, la visite est libre mais enrichie par un audioguide ludique (on scanne un QR code et deux narrateurs nous plongent dans l’histoire).
Les enfants adorent traquer les balises qui déclenchent automatiquement les commentaires à chaque salle.
Chaque pièce raconte un morceau de vie médiévale. Nous traversons la salle des gardes voûtée, puis la “chambre du Gouverneur” avec sa grande cheminée et… ses latrines individuelles (détail qui fait rire les enfants, mais luxe rare pour l’époque !). On explique aux kids que des prisonniers étaient jadis enfermés dans de sombres cachots de la tour – on voit encore les espaces exigus dans les tourelles, et on frissonne en imaginant l’obscurité totale dans laquelle ils étaient plongés. L’ascension se poursuit par un escalier en colimaçon étroit. “Ça donne le tournis !” . Effort récompensé tout en haut : nous débouchons sous la magnifique charpente du XVIIᵉ siècle, puis à l’air libre sur le chemin de ronde.
Vue panoramique à 360° sur Provins et la campagne briarde : les enfants jouent à repérer les lieux déjà visités et à venir (on distingue les remparts, la place du Châtel, et même les toits de la Roseraie plus loin). Un moment fort de la visite – on se sent un peu comme des sentinelles du Moyen Âge admirant leur domaine.
La descente nous paraît plus facile, quoique vertigineuse par moments. Avant de ressortir, nous découvrons la dernière salle souterraine de la tour, que la lumière du jour n’éclaire qu’à travers un étroit conduit… La Tour César remporte l’adhésion de tous : entre découvertes historiques et aspect ludique de la grimpette, c’est un incontournable à Provins avec des enfants.
Musée de Provins
On a ensuite pris le temps de visiter le Musée de Provins, situé dans l’ancienne maison romane, à deux pas de là. L’endroit est charmant, et la visite ne prend pas plus de 30 à 45 minutes, ce qui est parfait avec des enfants. À l’intérieur, on découvre des objets archéologiques, des sculptures, des vitraux, des reconstitutions… C’est simple, bien expliqué, et ça permet de mieux comprendre l’évolution de la ville à travers les siècles. Les enfants ont particulièrement aimé la salle sur le Moyen Âge, avec les maquettes et les armes anciennes. On est ressortis avec l’impression d’avoir remonté le temps, sans jamais s’ennuyer.
Collégiale Saint-Quiriace : un trésor inachevé au sommet de la ville


La Roseraie de Provins : parenthèse enchantée au milieu des roses
Après tant d’aventures, il est temps de souffler un peu – et quoi de mieux qu’une balade dans un jardin pour se ressourcer ? Provins a une surprise parfumée à offrir : la Roseraie de Provins, un magnifique jardin de 3,5 hectares dédié aux roses. C’est une halte parfaite avec des enfants en milieu d’après-midi, surtout au printemps ou en été quand les fleurs sont écloses. Pour nous, ce fut un coup de cœur du week-end. Imaginez un écrin de verdure au pied des monuments médiévaux, avec plus de 450 variétés de rosiers qui racontent l’histoire de la rose.
Dès l’entrée, un délicieux parfum nous accueille. Les allées fleuries offrent un arc-en-ciel de couleurs : roses anciennes aux mille pétales, roses de Damas, centifolia mousseuse, galliques historiques… et bien sûr la fameuse Rose de Provins !. On raconte aux enfants la légende du comte Thibaud IV de Champagne qui aurait rapporté en 1240 une rose depuis une croisade (peut-être la Rosa Gallica Officinalis des botanistes) et ordonné sa culture intensive sur ses terres. C’est ainsi que la rose est devenue un symbole de Provins.
Nos petits curieux cherchent la “Rose de Provins” et la trouvent finalement près d’un panneau explicatif : une rose d’un rose carminé, au parfum subtil. “Elle est belle celle-là, c’est la rose des chevaliers !” s’exclame ma fille, conquise par l’idée.
Le jardin est aménagé par thèmes, ce qui permet presque une petite chasse au trésor olfactive : un coin présente les roses modernes qui fleurissent tard en saison, un autre les roses médiévales (les simples, à 5 pétales, ou les premières roses à parfum). Il y a même un charmant jardin de simples avec des plantes médicinales du Moyen Âge (on montre aux enfants l’angélique, l’aneth, la consoude en expliquant que ces herbes servaient de “médicaments” autrefois). Tout au bout, un panorama s’ouvre sur la ville haute : depuis un petit belvédère engazonné, on voit la Tour César et la collégiale entre les branches et les roses grimpantes – une vue de carte postale absolument splendide, qui vaut la visite à elle seule.
La Roseraie est aussi un lieu de détente très family-friendly. On trouve de grands transats disséminés ça et là, parfaits pour que les parents se reposent quelques minutes pendant que les enfants explorent en toute sécurité (le jardin est clos).
Nos deux zigotos ont adoré l’idée de marcher pieds nus sur l’herbe fraîche, comme suggéré sur un petit panneau humoristique. Et nous, nous avons succombé au charme du salon de thé attenant au jardin. Sur la terrasse ombragée, avec vue sur les massifs fleuris, nous nous sommes régalés d’une glace artisanale parfumée… à la rose bien sûr ! Les enfants, initialement sceptiques, ont finalement adoré ce parfum floral peu commun.
Entre fleurs, senteurs et douceur, cette pause à la Roseraie a fait du bien à tout le monde. Le lieu propose aussi parfois des expositions ou concerts en été, et une boutique où l’on craque pour du miel à la rose et quelques rosiers à planter chez soi. Labelisée Jardin Remarquable, la Roseraie de Provins est vraiment un coin de paradis, idéal pour varier les plaisirs au cours du week-end. Nos enfants, qui d’habitude pourraient trouver un jardin “ennuyeux”, ont été conquis par le côté chasse aux roses et par l’atmosphère de conte de fées du lieu (ma fille m’a dit en chuchotant qu’elle se prenait pour la Belle dans la roseraie de la Bête…). Provins en famille, c’est aussi ça : prendre le temps de rêver, tout simplement.
Est-ce que Provins vaut le détour ?
Oui. Clairement.
Provins vaut le détour, surtout si :
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tu veux vivre un week-end hors du temps sans partir à l’autre bout de la France,
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tu as des enfants qui adorent les chevaliers, les spectacles et les histoires de princesses (ou de dragons),
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tu cherches une destination à taille humaine, accessible, avec un vrai patrimoine.
La ville est bien conservée, animée sans être bondée, et hyper familiale : tout est faisable à pied, les pass sont bien pensés, et il y a de quoi occuper toute une journée (voire deux) sans s’ennuyer.
Et entre la Tour César, les souterrains, la Fête Médiévale, les spectacles de rapaces et de chevaliers, les ruelles pavées et les petits restos… tu repars avec la tête pleine d’images et les enfants qui veulent une épée en souvenir.
Donc oui, Provins vaut largement le détour, surtout si tu veux un week-end cool, culturel et kids-friendly à moins de 2h de Paris.
Infos pratiques : préparer son week-end à Provins avec des enfants
Bon à savoir : Provins organise chaque année en juin les Médiévales de Provins, un grand festival médiéval avec parades, camps, ateliers et marché artisanal. Si vous le pouvez, revenir à cette occasion est magique (mais il y a foule). Hors festival, le charme opère de toute façon toute l’année, et la ville est beaucoup plus calme en semaine. Enfin, notez que l’office de tourisme propose aux familles des jeux de piste/chasses au trésor dans la ville : une excellente manière de découvrir Provins en s’amusant (disponible sur demande, adapté par tranches d’âge).
Conclusion : notre bilan et envie d’y retourner !
En quittant Provins le cœur léger, nous avons l’impression d’avoir vécu une véritable épopée familiale. En un week-end, cette cité médiévale nous a fait voyager dans le temps, tout en offrant assez de confort et d’adaptabilité pour que les enfants de 7 et 10 ans y trouvent leur bonheur à chaque étape. Des montées d’adrénaline sur les remparts aux moments d’émerveillement devant les rapaces en plein vol, en passant par la curiosité éveillée dans les musées vivants et la douceur d’une glace à la rose, Provins a coché toutes les cases du séjour familial réussi.
Nos enfants repartent avec des étoiles plein les yeux et une foule de connaissances sans même s’en rendre compte (ils savent maintenant ce qu’est un donjon, un ménestrel ou un changeur…). Surtout, ils ont ressenti l’histoire par eux-mêmes : ils se sont imaginés chevaliers, princesses, marchands, explorateurs… Ce côté immersif et incarné du voyage est sans doute le plus beau cadeau que puisse offrir Provins en famille.
Et pour les parents ? Nous avons adoré le ton authentique et chaleureux de la ville. Ici, rien ne fait “parc d’attraction” artificiel : on est dans du vrai, du solide, du patrimonial, mais raconté de façon ludique et vivante.
Comparé à d’autres destinations médiévales (Carcassonne ou Guédelon par exemple), Provins se distingue par la richesse de ses spectacles historiques de grande qualité et la cohérence de son offre (on passe d’une activité à l’autre facilement, tout est proche à pied).
Nous avons déjà promis aux enfants d’y revenir, peut-être au moment de Noël où Provins propose des animations féériques.
Si vous cherchez “Provins en famille” sur Google, vous trouverez sans doute des listes d’activités – mais rien ne vaut le récit vécu pour se rendre compte de l’atmosphère. Nous espérons que ce partage d’expérience vous aura fait voyager et surtout donné envie d’embarquer vos enfants dans cette aventure médiévale.
En résumé : pourquoi Provins en famille, c’est un grand oui
👉 Des activités culturelles, fun, accessibles
👉 Une ville à taille humaine, sans stress
👉 Un vrai moment de reconnexion parents/enfants
Provins, c’est la sortie idéale pour faire une pause hors du temps, sans s’éloigner trop de Paris. Et franchement… voir ses enfants jouer les chevaliers dans une vraie cité médiévale, ça n’a pas de prix.
La Fête Médiévale de Provins : à ne pas manquer
Chaque année en juin, Provins accueille LA fête médiévale la plus célèbre de France. Costumes, campements, tournois, musique et artisans envahissent la ville.
📆 Prochaine édition : consultez le site officiel de Provins pour les dates exactes.
🎟️ Astuce : Réservez vos billets à l’avance, et venez costumés pour profiter à fond de l’ambiance !
Infos pratiques pour un week-end à Provins
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📍 Accès : En voiture (1h30 de Paris) ou train SNCF depuis Gare de l’Est
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🏠 Hébergement : Airbnb, gîtes, ou hôtels de charme dans la vieille ville
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Pass Provins Famille : 49 € (accès à 5 monuments + réductions spectacles et roseraie)
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Âges idéaux : 5-12 ans, mais les plus grands adoreront aussi
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Restaurants kids-friendly : Crêperies, pizzerias, et boulangeries artisanales