Qu’est-ce que le TDAH ?
Le TDAH (trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité) est un trouble neurodéveloppemental reconnu, touchant aussi bien les enfants que les adultes. Il affecte les capacités de concentration, de gestion des impulsions et, dans certains cas, le niveau d’activité motrice. Il ne s’agit pas d’un simple manque de volonté ou d’une mauvaise éducation, mais bien d’un fonctionnement cérébral différent.
Selon les données les plus récentes, environ 5 à 6 % des enfants dans le monde en sont atteints. Chez les adultes, la prévalence est estimée entre 2 et 4 %, souvent en raison d’un sous-diagnostic dans l’enfance (INSERM, 2022).
Les symptômes principaux du TDAH
Le TDAH se manifeste à travers trois dimensions symptomatiques :
- L’inattention : difficultés à rester concentré, à suivre des consignes, à organiser ses tâches, oublis fréquents…
- L’hyperactivité : agitation motrice excessive, incapacité à rester en place ou à se détendre dans un environnement calme…
- L’impulsivité : tendance à interrompre, parler sans attendre son tour, prendre des décisions sans réfléchir aux conséquences…
Tous les individus atteints ne présentent pas les trois types de symptômes. On distingue ainsi plusieurs formes de TDAH :
- TDAH de type inattentif (anciennement TDA)
- TDAH de type hyperactif-impulsif
- TDAH combiné
TDAH avec ou sans hyperactivité : quelle différence ?
Le TDAH sans hyperactivité est souvent plus difficile à détecter, notamment chez les filles. Ces profils présentent des signes d’inattention marqués, mais sans agitation visible. Ils passent souvent « sous les radars » car leur comportement est perçu comme discret ou rêveur.
À l’inverse, le TDAH avec hyperactivité est plus facilement identifié : l’enfant est remuant, parle beaucoup, se lève souvent en classe, a du mal à attendre son tour. Ces enfants présentent fréquemment des comportements difficiles, parfois mal interprétés par l’entourage comme de la provocation ou un manque de limites.
Manifestations chez l’enfant et chez l’adulte
Chez l’enfant :
- Difficultés scolaires récurrentes
- Agitation constante
- Faible tolérance à la frustration
- Difficultés dans les interactions sociales
- Retards dans l’autonomie
- Comportements difficiles chez l’enfant (colères, opposition, refus d’obéir), souvent liés à l’incompréhension de leurs propres émotions ou à un environnement mal adapté (Haute Autorité de Santé, 2018)
Chez l’adulte :
- Désorganisation chronique (perte d’objets, retards)
- Difficultés à gérer les priorités
- Hyperactivité mentale
- Fatigue liée à la compensation permanente
- Instabilité professionnelle ou relationnelle
Comment diagnostiquer un TDAH ?
Le diagnostic repose sur une évaluation clinique approfondie :
- Observation du comportement sur la durée
- Recueil des antécédents (familiaux, scolaires, développementaux)
- Échelles comportementales remplies par les parents/enseignants
- Éventuellement un bilan neuropsychologique
Seul un professionnel de santé formé peut établir un diagnostic (pédopsychiatre, neurologue, psychiatre ou psychologue spécialisé).
Qui peut être concerné ?
Le TDAH touche toutes les classes sociales, les deux sexes (même si les filles sont moins souvent diagnostiquées), et peut persister à l’âge adulte. Il existe souvent des facteurs génétiques et des facteurs environnementaux (prématurité, exposition à des toxines in utero, stress parental).
Conséquences et comorbidités
Le TDAH peut impacter :
- La scolarité (échec, redoublements, phobie scolaire)
- La vie sociale (isolement, conflits)
- L’estime de soi (sentiment de dévalorisation chronique)
Il est fréquemment associé à d’autres troubles :
- Troubles du sommeil
- Anxiété ou dépression
- Troubles oppositionnels
- Troubles des apprentissages (dyslexie, dyscalculie…)
Plus de 60 % des enfants présentant un TDAH rencontrent également d’autres troubles associés (American Psychiatric Association, DSM-5, 2013).
Prises en charge et ressources
Aucune solution miracle, mais un accompagnement global et individualisé :
1. Prise en charge médicale :
- Traitements médicamenteux (ex : méthylphénidate)
- Suivi psychiatrique ou psychologique
2. Interventions non médicamenteuses :
- TCC (thérapies cognitivo-comportementales)
- Psychoéducation (pour les familles et les enfants)
- Coaching ou remédiation cognitive
- Pratiques de pleine conscience
- Aménagements scolaires (PAI, PAP, AVS…)
3. Ressources et soutien :
- Associations spécialisées (TDAH France, HyperSupers)
- Groupes de parole et de soutien parental
- Programmes d’éducation thérapeutique
Le rôle des parents et enseignants
Parents et profs jouent un rôle clé :
- En observant sans juger
- En posant un cadre clair et bienveillant
- En collaborant avec les professionnels
- En valorisant les forces de l’enfant (créativité, intuition, sensibilité)
Face aux comportements difficiles chez l’enfant, la posture éducative fait toute la différence. Plutôt que de punir, il s’agit d’accompagner, d’expliquer, de donner des outils adaptés pour aider l’enfant à comprendre et gérer ses émotions.
TDAH : ce qu’il faut retenir
- Ce n’est pas un caprice, ni un échec éducatif
- Ce n’est pas toujours visible
- Ce n’est pas une fatalité
Le TDAH demande une meilleure compréhension, plus de tolérance, et des ressources adaptées. Il existe des solutions, des aides, des stratégies. L’information, c’est le premier pas.
Sources :
- INSERM. Trouble déficitaire de l’attention avec ou sans hyperactivité (TDAH). 2022.
- HAS. Recommandations de bonnes pratiques – TDAH chez l’enfant et l’adolescent. 2018.
- DSM-5. American Psychiatric Association. Diagnostic and Statistical Manual of Mental Disorders, 5th Edition. 2013.
- TDAH France. www.tdah-france.fr
