Gérer un enfant en pleine crise, c’est un peu comme tenter de désamorcer une alarme incendie avec une cuillère : frustrant, bruyant, et souvent déroutant. Et pourtant, chaque parent y est confronté. Ce guide vous donne les clés pour comprendre ces tempêtes émotionnelles, les apaiser, et surtout les prévenir.
Pourquoi les enfants font-ils des crises ?
Avant de réagir, il faut comprendre. Une crise n’est pas un caprice gratuit, mais souvent une expression maladroite d’un besoin non satisfait ou d’une émotion débordante. Voici les causes les plus fréquentes :
- Frustration : l’enfant veut quelque chose qu’il ne peut pas obtenir ou réaliser seul.
- Fatigue ou faim : ces facteurs physiologiques rendent l’enfant plus vulnérable.
- Trop de stimuli : bruit, agitation, changements rapides d’activité…
- Manque de repères : routines inexistantes, limites floues.
- Besoin d’attention ou d’affirmation de soi : surtout entre 2 et 6 ans.
Comment réagir sur le moment ?
Quand la tempête éclate, l’objectif n’est pas de gagner. C’est d’accompagner.
- Garder son calme : votre sérénité est contagieuse.
- Éviter l’affrontement : pas de cris, pas de rapports de force.
- Se mettre à hauteur : physique, mais aussi émotionnelle.
- Valider l’émotion : « Je vois que tu es très en colère », sans cautionner le comportement.
- Proposer un espace de retour au calme : coin tranquille, doudou, respiration…
Quelles méthodes pour apaiser rapidement une crise ?
- Respiration profonde : invitez l’enfant à souffler comme s’il soufflait sur une bougie.
- Nommer l’émotion : « Tu ressens de la colère/l’injustice/la tristesse ? »
- Offrir un choix : redonner un peu de contrôle à l’enfant.
- Changer de contexte : marcher, boire un verre d’eau, s’éloigner.
- Utiliser un objet de retour au calme : bouteille sensorielle, peluche, musique douce.
Après la crise : reconstruire et comprendre
Quand l’orage est passé :
- Revenir sur la situation à froid : « Qu’est-ce qui s’est passé ? Qu’aurais-tu pu faire autrement ? »
- Féliciter la reprise de contrôle : renforcer le comportement attendu.
- Déculpabiliser : pour vous comme pour lui.
- Proposer un « plan de gestion de crise » pour la prochaine fois.
Comment limiter les crises à l’avenir ?
- Mettre en place des routines sécurisantes : répères fixes.
- Favoriser l’expression des émotions au quotidien : baromètre émotionnel, jeux de rôle.
- Nommer, modéliser, répéter : montrez comment vous gérez vos propres émotions.
- Valoriser le positif : « Tu t’es calmé vite, c’est super ! »
- Veiller aux besoins physiologiques : sommeil, alimentation, temps calme.
Adapter sa réaction selon l’âge de l’enfant
Bébé (0-2 ans)
- Les crises sont souvent liées à un besoin non verbal.
- Réconfort physique, voix douce, répétition de gestes sécurisants.
Petit enfant (2-5 ans)
- Début d’expression des émotions, mais encore flou.
- Évitez les longs discours. Rassurez, nommez l’émotion, offrez un cadre.
Enfant d’âge scolaire (6-8 ans)
- Compréhension plus fine. Intégre les conséquences.
- On peut proposer des solutions ensemble, faire des retours constructifs.
Les erreurs à éviter en tant que parent
- Crier ou menacer : amplifie la crise.
- Céder systématiquement : renforce le comportement.
- Ignorer l’émotion : elle ne disparaît pas.
- Comparer avec d’autres enfants : culpabilisant.
- Se juger trop durement : personne n’est parfait.
Et les parents, dans tout ça ?
Gérer une crise puise dans vos ressources. Prenez aussi soin de vous :
- Autorisez-vous des pauses.
- Parlez à d’autres parents.
- Cherchez du soutien professionnel si besoin : psychologue, médiateur familial.
Ressources utiles :
- Livre : « J’ai tout essayé ! » d’Isabelle Filliozat
- Podcast : « Parentalité créative » de Catherine Dumonteil-Kremer
- Vidéo : « Les crises de colère chez l’enfant » sur YouTube (Dr. Guez)
- Outils : Baromètres d’émotions à télécharger, jeux de rôle, pictogrammes émotionnels
Pour aller plus loin sur le blog :
- 5 astuces pour éveiller mon enfant
- Comment gérer les écrans ?
- Mon enfant ne veut pas dormir seul : que faire ?